Présentation du livre “The Gender Divides of the Mauritian Society: Re-appropriating the Citizenship and Empowerment Discourse” dans l’émission “Les Grandes Lignes”, réalisé par Uttam Ramchurn, à la MBC TV
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Présentation du livre “The Gender Divides of the Mauritian Society: Re-appropriating the Citizenship and Empowerment Discourse” dans l’émission “Les Grandes Lignes”, réalisé par Uttam Ramchurn, à la MBC TV
Article publié le 8 mars 2021 par Pradeep Daby dans le journal du Defi Media
https://defimedia.info/droits-et-libertes-de-la-femme-maurice-trop-de-discours-peu-dactions
La situation de la femme à Maurice et l’autonomisation (empowerment) de celle-ci sont fondamentalement tributaires des décisions politiques, mais celles-ci se heurtent elles-mêmes aux problématiques de nature religieuse qui souvent légitime une domination patriarcale. Dans une publication lancée le mardi 2 février 2021 et intitulée ‘The Gender Divides of the Mauritian Society : Re-appropriating the Empowerment and Citizenship Discourse’, les auteurs de l’ouvrage abordent cette thématique au terme d’une approche pluridisciplinaire.
L’ouvrage, publié sous l’égide du Council for the Development of Social Science Research in Africa (CODESRIA), vient à point nommé, à un moment où des études ont démontré que la pandémie de la Covid-19 affecte davantage les femmes qui se sont retrouvées sans emploi. Cette donnée empirique n’est pas fortuite, elle vient mettre de l’avant une situation qui perdure, malgré un arsenal législatif destiné à promouvoir l’égalité de droits aux femmes, accompagné de respect. Certes, il n’y a pas régression mais les avancées ne sont pas notables. Cet ouvrage collectif recense des ‘obstacles’ qui expliquent pourquoi un pays comme Maurice, encensé par MoIbrahim régulièrement, ne parvient toujours pas à adhérer complètement à l’ensemble des traités et protocoles dont il est signataire, à commencer par la CEDAW (Convention on the Elimination of all Forms of Discrimination against Women), jusqu’au Protocol to the African Charter on Human and Peoples’ Rights on the Rights of Women in Africa, en 2005. Par ailleurs, même si l’île Maurice a adhéré à la SADC Declaration on Gender, notre pays ne parvient toujours pas à promouvoir la parité à l’Assemblée législative. « The actions should go beyond déclarations and should involve gender-oriented actions », écrit Verena Tandrayen-Ragoobur, éditrice de l’ouvrage dans son introduction.
Sept problématiques
Pour mieux cerner les thématiques liées à l’intitulé de celui-ci, les auteurs ont identifié sept problématiques, qui se déclinent comme suit : (1) une analyse des mouvements de libération des femmes à Maurice, (2) le nombre de femmes dans les médias mauriciens et leurs places dans la hiérarchie de ceux-ci (3) l’état de la violence à leur égard dans le secteur privé dans un contexte de changement des rapports de force (4) l’islam et les droits des femmes dans une île Maurice pluriethnique (5) la place citoyenne dans l’économie du point de vue du genre, la place des femme dans des emplois précaires (6) l’examen à la loupe ‘genrée’ du monde de l’entrepreneuriat et le monde des affaires et (7) une étude de la vie des Rodriguaises à Maurice.
Article de Sharon Leung-Ah Fat publié dans le journal Le Mauricien du 4 mars 2021
Selon les Nations unies, l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes peuvent avoir un effet transformateur et multiplicateur sur le développement durable et sont un moteur de la croissance économique dans les petits États insulaires. Où en est-on dans le processus d’autonomisation à Maurice ?
Trois coauteurs de l’Université de Maurice (UoM) se sont penchées sur la question dans une publication nouvellement lancée et intitulée The Gender Divides of the Mauritian Society: re-appropriating the empowerment and citizenship discourse. Elles partagent avec nous dans ces entretiens les points forts de leurs recherches. Verena Tandrayen-Ragoobur, Associate Professor au département Economics and Statistics à l’UoM, également éditrice et Project Leader de cette initiative revenant à Sheila Bunwaree, ancienne chargée de cours à l’UoM, rappelle que d’après le Global Gender Gap Report, Maurice est à la traîne surtout concernant le “political empowerment” et de l’“economic participation and opportunity”.
Elle fait ressortir que si la disparité entre hommes et femmes au niveau du “labour market participation” s’est creusée au fil des années, c’est parce que les femmes ont plusieurs rôles à jouer. Elle ajoute qu’il est difficile pour les femmes de pénétrer le monde du travail. « Il n’y a pas assez de mesures pour essayer de les intégrer. » Si depuis l’Indépendance, la situation de la femme a beaucoup évolué, s’il y a davantage de femmes sur le marché du travail par rapport à autrefois, elles sont toujours dans les “pink-collar jobs” ou les “administrative works”. Elle propose « d’intégrer la femme dans les diverses stratégies gouvernementales pour plus d’égalité et d’accès aux opportunités ».