Voici les diapositives utilisées vendredi 20 mars à l’Université de Maurice pour la table ronde lors de Journée de la Francophonie 2015.
Sondage
Résumé des avis exprimés par les internautes (usagers et journalistes) en mars 2015 à la question “Que représente pour vous l’utilisation du français dans la presse mauricienne”
Avis négatifs
– On est surexposé au français, des journaux, aux pubs (parfois très mal faites), à la télé, même les chaînes satellitaires, sont principalement en français. Bien que tout cela répond à une demande, ce serait bien d’inclure d’autres langues.
– Un refus d’assumer notre créolité.
– Un complexe d’infériorité vis-à-vis de l’ancien pouvoir colonial.
– Un signe d’affectation des élites, un symbole de l’impérialisme culturel qui aliène la population du débat démocratique et de la création artistique et culturelle.
– Une mise en opposition des journalistes qui l’utilisent pour masquer leur médiocrité anglophone
– C’est un français créolisé.
– Trop de fautes
– C’est une langue qui perd tout son sens quand elle est employée par certains acteurs des médias locaux ! Français sommaire, fautes d’orthographe, de grammaire et de syntaxe.
– Certains parents interdisent la lecture des journaux!
– Ce n’est pas tant le français qui est le drame mais bien l’écriture journalistique. Je ne connais personne qui sait agencer ses phrases à Maurice.
– Les secrétaires de rédaction étrangers se moquent du français mauricien.
Avis positifs
– Une grande place dans notre patrimoine car le français fait un appel vibrant à notre histoire (en particulier celle de la presse).
– C’est un fait historique qu’à la prise de l’île – une colonie française – les Anglais étaient considérés par les colons français comme des envahisseurs. Par conséquent, le français, avec toute sa charge culturelle, était devenue “la langue de la Résistance.
– S’il existe un pays où la langue française est en progrès, c’est bien Maurice, où elle occupe une place, presque insolente, dans les médias: presse, médias électroniques, dans les activités sociales, et j’en passe.
– Le français reste la langue naturelle du Mauricien, la première langue pour beaucoup.
– Le français est plus abordable, étant plus proche du créole, pour ceux qui ont un niveau d’éducation plus faible. C’est une ineptie que l’anglais soit privilégié par l’administration.
– Une langue n’est pas un objet de musée à être admiré, mais un outil de transfert d’information et de communication donc le français est plus approprié pour les médias. Il peut être lu, entendu et compris par plusieurs publics.
– Le français s’écrit plus facilement que le créole.
– Le français restera la meilleure langue de communication tant que le créole ne sera pas reconnu comme une langue de valeur égale à celle des langues asiatiques ou européennes.
– Pour la diaspora mauricienne en terres anglophones, le français des médias mauriciens en ligne permet de se replonger dans la culture locale car leur enfance et adolescence ont baigné dans le français que ce soit pour l’école ou les médias.
– La jeune génération de Rodrigues (7 et 9 ans) parle un français impeccable et trouve cela joli.
Constats
– Le journalisme utilise un français simplifié / un français journalistique “natif” pour toucher l’audience la plus large possible.
– L’Internet fait basculer vers l’anglais mais le français domine toujours dans les médias en ligne mauriciens.
– Toutes les langues se valent du moment qu’elles servent à transmettre les messages. Il faut se décomplexer et cesser de mettre en opposition.